31 janvier 2006

Psyop

Psyop est un studio new-yorkais qui réalise des pubs, des clips, etc.


Leurs films sont de vrais petits courts pleins de poésie. Des pubs comme ça, je voudrais en voir tout les jours !


Vous pouvez voir leur travail sur leur site : les films se chargent rapidement et l'interface est très agréable. Bonne visite ...


Lien :
www.psyop.tv

The Emperor’s nightingale

Jiri Trnka, 1951 (République Tchèque) – 67 min - stop motion (marionnettes)

J’avais déjà entendu parlé de Trnka mais je n’avais encore rien vu de son œuvre (qui est pratiquement introuvable d’ailleurs). J’ai pu enfin mettre la main sur un DVD présentant ses films de marionnettes dont The emperor’s nightingale (Le rossignol et l’empereur de Chine) adapté du conte d’Andersen.
C’est l’histoire d’un petit garçon riche qui bien qu’ayant tous les jouets qu’il désire, n’est pas heureux. La nuit de son anniversaire, il rêve du rossignol et de l’empereur de Chine …


Trnka mélange dans son film la prise de vue réelle pour les scènes qui racontent la vie du petit garçon et l’animation de marionnettes pour les parties du conte. Le résultat est étonnant de fraîcheur et de poésie. Certes la technique a un peu vieilli mais la mise en scène est incroyablement inventive (les personnages qui apparaissent comme des abeilles dans les alvéoles du mur du palais …) et même si on a un peu de mal à s’attacher aux personnages (qui finalement, tout comme dans le conte, ne sont là que comme symbole), le charme et l’humour de l’ensemble prend vite le dessus.


Où le voir ? dans le DVD de ces films de marionettes, The Puppet Films of Jiri Trnka.
Liens : le conte d'Andersen, une bio de Trnka (en anglais) et un aperçu du film.

30 janvier 2006

Flipbook

Le flipbbok, folioscope en français ou Daumenkino en allemand, est un petit carnet contenant des images qui composent une petite séquence animée (quelques secondes). Il suffit de faire défiler ces images rapidement (en l'effeuillant du pouce) pour les voir s'animer. On peut ainsi créer de petits films de poche sans aucune technologie !





Lien : ici on en parle très bien et on peut même en faire !

28 janvier 2006

Sherlock Holmes

Hayao Miyazaki puis Kyôsuke Mikuriya, 1981 à 1984 (Japon - Italie) - Série TV de 26 épisodes (24 min).


J'ai revu ce matin un des premier épisode de cette série que je regardais quand j'étais petite et qui à l'époque faisait partie de mes préférées.
Généralement ce genre de "retour en arrière" est fatal au souvenir qu'on en a gardé : on se rend compte que l'animation est inexistante, que le design est ... hum, peu inspiré et que le scénario tient sur un Post-it !
Heureusement, pas de déception avec Sherlock Holmes. Au contraitre, je doute même d'avoir pu l'apprécier à sa juste valeur étant enfant tellement tout est soigné : l'animation des personnages (pas de plans fixes pour gagner du temps), les décors détaillés (Londres n'a jamais été aussi lumineuse !), le rythme de l'action et la mise en scène. On se rapproche plus du court métrage que de la série TV.


Rétrospectivement, on découvre tout ce qui constitura pas la suite l'univers de Miyazaki : ses personnages (même si son seul personnage "animal" sera Porco Rosso), son amour des engins volants, ses décors de villes ocidentales fantasmées, sa volonté de ne pas être manichéiste ...
Une bonne raison pour (re)découvrir cette série !



Où la voir ? En ce moment, Sherlock Holmes est diffusé tous les samedis midi sur France 5 dans l'émission Midi les Zouzous. Sinon, elle est sortie en DVD.
Lien : pour en savoir plus ...

25 janvier 2006

L'écran d'épingle (pinscreen)

Il s’agit d’une technique d’animation méconnue et très peu utilisée, et pour cause !

Inventé vers 1930 par Alexandre Alexeïeff et Claire Parker, son épouse, l'écran d'épingles est un appareil constitué d´un écran blanc vertical percé de 240 000 trous, chacun traversé d´une épingle. Le fait d´enfoncer les épingles plus ou moins profondément crée une surface en relief qui renvoie plus ou moins la lumière.


L’animateur passe d’un image à l’autre en bougeant les épingles : on peut ainsi créer des effets de métamorphose et de fondu. Il va sans dire que cette méthode est extrêmement longue à mettre en place (elle se rapproche de l’animation en pâte à modeler par exemple) et qu’elle demande une grande précision.


Je n’ai vu qu’un seul film fait de cette manière. Il s’agit du Paysagiste de Jacques Drouin (Canada, 1976, 7’31). Le rendu est très particulier, on a une impression de sfumato comme si le dessin était fait au fusain ou au pastel … ce film est monochrome mais Drouin a par la suite réalisé d’autres œuvre pour lesquelles il a utilisé des éclairages de couleur pour « coloriser » ses épingles !





Quelques réalisateurs ayant utilisé cette technique : Alexandre Alexeïeff, Jacques Drouin.
Lien : toute la technique est décrite ici (en anglais).

Gustaf Tenggren

Illustrateur suédois ayant travaillé pour Disney dans les années 30, notamment sur Blanche Neige et Pinocchio.
Difficile de resister au charme incroyable de ses illustrations ... je ne le dis pas souvent mais merci oncle Walt !







Lien : une petite bio (en anglais) et quelques images ici et .

24 janvier 2006

Pompoko

Isao Takahata, 1994 (Japon) - 1h59 - dessin animé

Je suis allée voir ce film hier soir et comme toujours avec le studio Ghibli, je n'ai pas été déçue ...


Voici donc l'histoire des tanukis (qui ne sont pas des ratons-laveurs mais des chiens viverrins) vivant paisiblement dans leur forêt ... jusqu'au jour où, les habitants de Tokyo n'ayant plus de place, les pelleteuses attaquent leur territoire.

Ils vont entrer en resistance et essayer de repousser l'envahisseur grâce à leur "grand Art", la métamorphose.
En effet, s'ils apparaissent aux humains sous leur forme animale, le tanukis sont capables de se tranformer en toute sorte d'objet ou de créature ...

Fable écologiste (l'idée originale est de Miyazaki) mais surtout incroyable délire !
Les tanukis sont des créatures facétieuses, farceuses, gourmandes et paillardes (jamais vu autant de seins et de "fabuleux roustons", comme ils les apellent eux-même, dans un film d'animation !). Ils craquent quand ils se rendent compte que chasser les hommes de leur forêt revient à se priver du bonheur d'une bonne tempura ... et la seule chose qui réveillent les sages du conseil, ce sont des hamburgers McDonald (la marque est même citée dans la VO) !
Toute victoire est une bonne occasion pour faire la fête et même leur combat passe souvent par le fait de jouer des tours (bons ou mauvais) aux humains.


A travers ces délicieux personnages, on ressent l'amour de Takahata pour le japon "authentique" et ses habitants : au-delà de l'opposition "nature préservée/monde industriel", le problème que doivent affronter les tanukis se situe dans le rapport entre la tradition et la modernité. Peut-on consever les anciennes croyances dans la société actuelle ? Est-on obligé de devenir, comme les gens qui assistent à la parade des ectoplasmes, incrédules et insensibles aux mystères de la nature ?


La réponse apportée par la fin du film est complexe évidemment (point de manichéisme, on est pas chez Disney ici) : les tanukis sont obligés de se transformer en humains pour survivre, gommant ainsi en surface leur identité profonde. Mais avant cela, ils s'offrent un dernier instant de bonheur : grâce à leur pouvoir de transformation, ils métamorphosent le paysage totalement urbanisé en forêt originelle ...
C'est un des plus beau moment du film, quand une femme à sa fenêtre reconnaît sa propre mère en train de marcher le long d'une rizière et sort à sa rencontre. Pendant cette courte illusion, les hommes se "rachètent", enfin touchés par l'essentiel.


Un autre aspect du film et non des moindre est l'incarnation de la culture japonaise par les tanukis : ils vivent dans un habitat traditionnel, vêtus de kimono, emprunts de tradition et de respect pour le sacré mais sont fascinés par le monde moderne : séquence hilarante où ils découvrent la télévision (et ses emissions culinaires !) ...

Takahata utilise d'ailleurs toutes les ressources culturelles pour servir son propos : extrait de légendes et mythes fondateurs, représentation des sages sous forme de dieux bouddhistes,


citation d'estampes célèbres (la parade des ectoplasmes), personnages du folklore japonais ... tout y passe jusqu'à la façon des tanukis de faire la fête !
Une bonne façon de faire connaissance avec la culture japonaise ...


Bonus :
Au moment où les tanukis se métamorphosent pour la parade, on peut voir des personnages du studio ghibli faire une appration furtive ...




Où le voir ? En ce moment dans tous les bons cinémas (en Vo svp) ... courez-y vite !
Lien : l'excellent et très complet dossier de Buta Connexion sur Pompoko, et leur incroyable galerie. Un site pour faire connaissance avec les Yokai, les créatures de la mythologie japonaise.

22 janvier 2006

Vincent

Tim Burton, 1982 (USA) - 5’55 - stop motion (animation en volume)


Vincent est le tout premier film de Tim Burton, qu’il a fait alors qu’il était encore animateur chez Disney. Il est réalisé en stop motion (de l’animation en volume filmée image par image) car, pour Burton, c’était le seul moyen de transmettre au spectateur la « gravité » de son histoire …




Il y raconte l’histoire de Vincent (hommage à Vincent Price, star des films d’épouvante avec lesquels Burton a grandi, et qui apparaît dans le film en tant que narrateur), un petit garçon qui, dans son monde imaginaire, est une sorte de savant maudit entouré de créatures terrifiantes …


On y découvre l’univers sombre et décalé que Burton développera par la suite, ainsi que ses personnages récurrents : la bête monstrueuse (que l’on peut apercevoir dans de nombreux film),

le chien (qui deviendra Zéro dans L’étrange Noël de Monsieur Jack et que l’on retrouve également à travers le chien Sparky dans son deuxième court Frankenweenie)


et le personnage même de Vincent qui n’est qu’une des formes que prendront par la suite beaucoup de ses héros (Edward aux mains d’argent, Jack Skellington dans L’étrange Noël de Monsieur Jack, Ichabod Crane dans Sleepy Hollow, et même Ed Wood …).
Bref, ce film est un vrai « concentré de Tim Burton » !



Ce film est une vraie référence à mon sens car c’est un des rare qui se permette de montrer un enfant autrement que sous un aspect « mignon et gentil » (c’est d’aileurs assez incroyable de penser que Disney ait pu produire ce film).
On retrouve cet attachement aux personnages d’enfants bizarres et décalés dans son petit livre, La triste fin du petit enfant huître et autres histoires. Ses dessins rappellent d’ailleurs l’œuvre d’Edward Gorey, illustrateur anglais qui a créé, entre autre, The Gashlycrumb Tinies, un abécédaire à l’humour noir …




Où le voir ? Généralement dans les bonus du DVD de L’étrange Noël de Monsieur Jack.
Lien : la page consacrée à Vincent sur le portail français dédié à Tim Burton

17 janvier 2006

Des images qui bougent ...

Pourquoi consacrer un blog au cinéma d'animation ?
Parce que j'ai grandi avec, je suis de la génération "Goldorak" et qu'à presque 30 ans je continue à regarder des dessins animés ...
Parce que pendant longtemps j'ai cru que je n'arrivais pas tout-à-fait à sortir de l'enfance alors qu'en fait, le cinéma d'animation n'est pas fait uniquement pour les enfants. Il est certes souvent plus "abordable" pour eux, par son graphisme et ses thèmes, mais c'est surtout un vrai cinéma de genre qui permet de faire passer simplement des idées et des messages parfois complexes.

A l'heure ou le cinéma "en vrai" devient de plus en plus réaliste, que se soit dans sa forme ou dans son sujet, l'animation apporte par la magie de l'image qui se met à vivre, la poésie et la grâce, le décalage et le recul qui souvent font défaut aux oeuvres dites "sérieuses" et qui est pourtant la base même de toute fiction : l'élément magique des contes de fées par lequel on atteint une portée universelle et que l'on touche vraiment le spectateur.

Pour finir, une petite citation d'Edgar Degas :
"Le dessin n'est pas la forme, il est la manière de voir la forme."
Regardons bien les images qui bougent, il est possible qu'elles nous permettent de mieux comprendre le monde ...